Le diocèse de Morombe n’est certainement pas la région la plus pauvre de Madagascar. A voir les troupeaux de zébus, de chèvres et de moutons, tout comme les diverses cultures vivrières et industrielles qui peuvent y venir, on peut dire que cette région du diocèse possède des richesses qui feraient envie à bien d’autres régions.
Mais quand on voit les réalités concrètes de la vie des gens, on est forcé de constater la grande pauvreté qui, par endroits, confine à la misère. Par exemple, la grande sécheresse de 1992-1993 et de 1996-1997, qui risque de se reproduire périodiquement, à cause de la détérioration de l’environnement, a montré à quel point les réserves alimentaires de la population sont loin de pouvoir affronter les moments de grande crise.

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Or, l’expérience montre qu’en général ce ne sont pas les grandes fortunes qui ouvrent les chemins de l’Evangile. Nos chrétiens se recrutent parmi les petits salariés de la fonction publique et privée, les propriétaires de petits troupeaux ou d’insignifiantes surfaces à cultiver, ceux dont la principale préoccupation est la survie quotidienne. Ils sont exclus des affaires économiques nationales, du monde politique. On dit et répète souvent que l’économie nationale, voir internationale n’a pas de retombée dans les ménages !? C’est pourtant sur eux que pèsent les dettes extérieurs du pays, se sont eux qui font les frais de l’économie inflationniste imposée par les bailleurs de fonds et la banque mondiale, sans parler de mondialisation et implantation des zones franches autour de grandes villes.
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